CEP                  Cas clinique : Mr Danka
Cas clinique de Sébastien Weibel, commentaires Jack Foucher            

Diagnostic CIM-10
Diagnostic DSM4R
Diagnostic WKL




Diagnostic CIM-10

Antécédent d'épisodes délirants et catatoniques, persistance d'un adynamisme majeur depuis plus de 1 ans : le diagnostic de schizophrénie résiduelle d'évolution continue (F20.50) ne pose pas de problème.
Les 3 épisodes d'exacerbation qui suivent (novembre 2005, janvier 2006, février-mars 2006) sont de deux types :
Une schizophrénie de sous-type hébéphrénique (F20.1) pour l'épisode de novembre 2005, puisque marquée par des troubles du cours de la pensée / du discours et un comportement bizarre. Les hallucinations et le vécu d'actes imposés est au second plan.
Un/deux épisode(s) maniaque(s) en janvier puis février-mars 2006 : présence des deux symptômes typiques (élation et hyperactivité), et de plus de 2 autres (insomnie, desinhibition, logorrhée), dont le niveau de sévérité est important et entrave un fonctionnement social (et professionnel). Il n'y a pas de symptôme psychotique, les coq à l'âne et le réponses à côté ne semblent avoir été considérés comme suffisamment sévère pour parler de désorganisation : il s'agit de manie sans symptômes psychotiques (F30.1).
La réinstallation les symptômes schizophréniques déficitaires suite à ces épisodes ne permet pas de retenir de diagnostic de trouble schizo-affectif puisque trouble thymique et trouble psychotiques n'étaient pas concourants.
En l'absence d'un intervalle avec retour à l'état initial de plus de 1 mois, les deux épisodes ne devraient être considérés que comme un seul. En l'absence d'une période de dépression avérée nous avons donc les diagnostics d'épisode maniaque et de schizophrénie. En revanche si les deux épisodes sont séparés de plus de 1 mois, et/ou si nous retrouvons un épisode dépressif franc dans ses antécédents, nous devrions pouvoir poser les deux diagnostics de trouble bipolaire et de schizophrénie. Il y a des patients qui n'ont vraiment pas de chance...

REM : La question avait été posé du rôle possible de l'antidépresseur dans le déclenchement des épisodes maniaques. Si son rôle pouvait être évoque pour le premier, il ne semble pas qu'il puisse être retenu pour le second puisqu'il avait été arrêté.



Diagnostic DSM4R
                                                                     Debut

Les diagnostics sont les mêmes sauf que le DSM-4R parle de sous-type désorganisé plutôt que d'hébéphrénique, et que le diagnostic de bipolarité peut être porté dès le premier épisode maniaque. Comme pour la CIM, l'absence de trouble psychotique durant ce dernier exclue le diagnostic de trouble schizo-affectif.


Diagnostic WKL                                                                         Debut

Nous sommes sur une forme bipolaire (période d'inhibition psycho-motrice allant jusqu'à une catatonie au sens de la CIM ou du DSM et période d'excitation) avec symptômes résiduels prédominant sur la psychomotricité. Il y a donc toutes les raisons de suspecter une catatonie périodique, seul diagnostic compatible de la classification dès lors que nous sommes sortie de la phase processuelle (pour les catatonies systématisées). Cependant sur la base du descriptif, nous nous pouvons qu'estimer ce diagnostic probable et non pas certain. Rappelons que la classification ne permet de diagnostiquer que 90 à 95% des psychoses. Et le fait que justement le tableau ne corresponde pas à ceux décrit (symptômes requis manquants ou certains symptômes normalement non présents), doit inciter à pousser les investigations neurologiques à la recherche de formes secondaires. Certes, celles-ci sont d'autant moins probables que le recule est important. Mais par exemple Sébastien nous a rapporté que ce patient présentait un facies particulier et qu'il parlait d'une voix nasonée. On pourrait ainsi évoquer un 22q11 pour lequel une association a été décrite aussi bien avec la schizophrénie qu'avec la bipolarité.
Ainsi, pour assurer un diagnostic de catatonie périodique, il faudrait pouvoir mettre en évidences quelques symptômes caractéristiques (caractère impulsif de l'agitation, stéréotypie, parakinésie, mixité au sens stricte, trouble du cours de la pensée caractérisé par l'impulsivité...).

REM : La notion d'hébéphréno-catatonie de Henry Ey se rapproche beaucoup de celle de catatonie de l'école de WKL. Ey s'est rendu compte qu'une certain nombre de tableau "catatonique" évoluent en fait très favorablement (sans doute les psychoses motrices), il les a appelées les catatonies. A l'inverse, il a constaté que d'autres évoluaient vers un états déficitaire prononcé similaire à celui qu'on attribue aux hébéphrénies telles que décrites par Hecker : les hébéphréno-catatonie. Ce groupe est hétérogène pour l'école de WKL puisque si les catatonies périodiques en constitue le contingent le plus important, on y retrouve aussi bon nombre de catatonie systématisées.

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Copyright © CEP, création juillet 2008, dernière mise à jour juillet 2008, Jack Foucher