08.11.2012 11:48

La lamotrigine efficace contre les TOC résistants

Catégorie : Lecture
Auteur : Jack R Foucher
Le nombre de répondeur à la lamotrigine est identique à celui de la psycho-chirurgie

Une belle étude randomisée en double aveugle versus placébo sur une durée de 16 semaines analysée en intention de traiter (n = 20 verum / 20 placebo, après 16 semaines n = 17 / 15). Les patients étaient tous traités par IRS et la réponse était incomplète (pas de patients sous clomipramine, traitement depuis 4 mois en moyenne).
Au départ les deux groupes avait une score à la Y-BOCS de 26 (le maximum est à 40), à 16 semaines, alors que le groupe placebo ne variait pas, le groupe LTG (Lamictal 100 mg/j) passait à 17. Une réponse se caractérisant par une réduction de 25% des symptômes, ils étaient 85% à répondre ! A titre de comparaison, ce chiffre oscille entre 40 et 60 % sous IRS et était similaire en DBS (Deep Brain Stimulation) quelque soit la cible (STN, nACC).
Bien qu'on observe une plus forte réduction de la symptomatologie dépressive (HDRS) sous LTG, la différence n'est pas significative. La cognition n'était pas négativement impactée comme sous DBS, voir significativement améliorée pour ce qui était de la fluence sémantique. L'impact sur le fonctionnement psychosocial n'a malheureusement pas été évalué peut-être en raison de la durée de l'étude.
A noter une dermatite exfoliante dans le groupe LTG ayant motivée l'arrêt du traitement, sans doute en raison de sa montée trop rapide (25 mg par semaine). Rappelons que ce phénomène est d'autant plus rare que la montée est progressive (25 mg tous les 15 jours). En dehors de ce cas, la traitement s'est révélé bien toléré.
L'étude présente tous les critères d'un niveau de preuve à 2, identique donc à la DBS, mais avec moins d'effet secondaires. A essayer donc avant d'envisager la psychochirurgie…

Bruno et coll. "Lamotrigine augmentation of serotonin reuptake inhibitors in treatment-resistant obsessive-compulsive disorder: a double-blind, placebo-controlled study." J Psychopharmacol. 2012;26:1456-62